Nous voulions voir le toit du monde - Islamabad - Amritsar
La traversée du Nord Pakistan me rappelle la poussière, la sécheresse, la pauvreté, les montagnes, les regards étonnés de rencontrer des Européens et surtout une femme non voilée.
L’indus, les chaînes de l’Hindu kush et Karakorum
Le Pakistan est divisé en quatre provinces – le Balouchistan (à l’ouest, à la frontière avec l’Iran et l’Afghanistan, avec pour capitale Quetta), la province de la frontière du Nord-Ouest (au nord-ouest, à la frontière avec l’Afghanistan, avec pour capitale Peshawar), le Pendjab (au nord-est, à la frontière avec l’Inde, avec pour capitale Lahore) et le Sind (au sud-est, avec pour capitale Karachi) et trois territoires : le territoire de la capitale fédérale d’Islamabad, dans le Nord-Est, le Kashmir, une étroite bande a la frontière avec l’Inde dont la capitale est Muzaffarabad et enfin le territoire du nord le « Gilgit-Baltistan dont sa frontière touche à la fois l’Afghanistan, la Chine et l’Inde, c’est une région très montagneuse où se situe le sommet bien connu de tous les alpinistes le K2, dans la chaîne du Karakorum, traversé par le fleuve « Indus ».
La population pakistanaise, très multiethnique, est composée de Pendjabi, Pachtoune, Sindi, Baloutchi, Kalash, Cashmiri et autres tribus; Que dire des religions, l’islam (chiite et sunnite) culture majoritaire, l’hindouisme, le Christianisme et quelques Animistes, Bouddhistes ou Sikhs, tout cela fait du Pakistan un mélange explosif ou les tensions entre différentes ethnies sont souvent très fortes, ce qui occasionne de fréquentes et violentes confrontations.
Vu la nature des territoires traversés, nous n’avions qu’une idée en tête, joindre l’Inde dans les plus brefs délais.
Direction Lahore, via Jhelum, Gujrat, Gujranwala, quatre cent quatre-vingts kilomètres de route aride, longeant une voie de chemin de fer sur laquelle quelques rares trains à vapeur circulaient, crachant un panache de fumée noire et blanche.
On aurait pu se croire au Far-West ou dans un western, il ne manquait plus que les cow-boys, au lieu de cela nous croisions des caravanes de chameaux, des camions lourdement chargés mais fortement décorés et des piétons… au milieu du désert.
Lahore, deux mille ans d’histoire, située sur les berges de la rivière Ravi a trente kilomètres de la frontière avec l’Inde. C’est la deuxième plus grande ville du Pakistan après Karachi, c’est aussi la ville qui possède la plus grande mosquée d’Asie.
Nous ne pouvions passer sans visiter les magnifiques jardins de Shalimar, qui font maintenant partie du patrimoine mondial depuis 1981, composés de plusieurs bassins sur trois terrasses permettant, par un jeu de canaux, de très belles chutes d’eau et enfin la vieille ville, legs de l’empire Moghol (XVIe siècle).
Après les formalités administratives et l’obtention du visa pour l’Inde, nous voilà parti pour Amritsar via Wagah, le poste frontière.
À l’arrivée côté indien, nous fumes accueillis par une flopée de gamins qui gravitaient autour des voitures en quête de monnaie ou la plus part du temps pour vendre de petits biscuits: j'ai le souvenir de celui qui n’arrêtait pas de répéter à haute voix et en français de surcroît « Les gâteaux c’est bon, les gâteaux c'est bon » avec son plateau en équilibre au-dessus de sa tête.
Visiblement, il avait reconnu l'autocollant « F », indiquant le pays d'origine, l’immatriculation ou le type de voiture.
J'imagine qu'il avait appris à le dire dans plusieurs langues, il était radieux et enjoué, être accueilli par un sourire est nettement plus agréable que par la face soupçonneuse d'un douanier, si bien que nous lui en avions acheté plusieurs de ces fameux petits biscuits indiens à la cardamome, des Nan Khatai, recette typique très parfumée et peu sucrée, un vrai délice.
Nous entrions en Inde sur une note conviviale.