Nous voulions voir le toit du monde - New Delhi
Delhi ou New Delhi ? en fait la deuxième se trouve au centre de la première et c’est le siège du pouvoir, habité essentiellement par la bourgeoisie, donc plus calme, le pourtour, constitué de quartiers très différents dont un au nord, appelé aussi « Old Delhi ».
Autour du centre-ville c’est le chaos, cela peut être un choc a quiconque débarque de l’avion en provenance de l’Occident.
Arriver en voiture, nous a permis de nous adapter graduellement à l’environnement et quel environnement !
Nous y ferons une halte de trois jours et bien entendu, il était hors de question d’utiliser la voiture tant la circulation était embouteillée et paraissait désorganisée, effervescente, le meilleur moyen pour s’y déplacer restait les « rickshaws »
Cette fois nous prendrons un motorisé, c’est bruyant mais confortable et surtout on n’a pas le sentiment d’exploiter un esclave…
Décrire cette ville serait difficile, tant elle est surprenante à bien des égards, au premier abord on peut être surpris par la densité multiculturelle de la population, on y croise
majoritairement des hindous, mais aussi des musulmans, des sikhs, des bouddhistes et des chrétiens au sein de laquelle, la pauvreté extrême côtoie la richesse, la pollution est omniprésente, le bruit ambiant, les coups de klaxons, tout cela demande un temps d’adaptation.
Il faut se laisser doucement imprégner par l’ambiance et surtout se laisser guider par le chauffeur qui connaît chaque recoin, tous les sites touristiques et les marchés.
Elle peut être belle et fascinante à qui prend le temps de la visiter, si les avenues de New Delhi sont droites et pourraient donner le sentiment qu’y circuler en 2CV doit être possible, il n’en est pas de même pour Old Delhi ou les ruelles sont étroites, tortueuses et encombrées.
Notre séjour commença par la visite des sites les plus connus dont la porte de l’Inde, construite un peu à l’image de l’Arc de triomphe de Paris, puis à l’Est, le majestueux tombeau d’Humayun.
Au sud, près du quartier musulman, le Jardin de Lodi, un parc verdoyant, habitait par d’innombrables oiseaux, ce qui contraste avec le tumulte de la ville, dans lequel s’intègrent parfaitement de multiples tombeaux royaux.
Au Nord, dans le Old Delhi, un exemple type de l’architecture Moghole, la plus grande mosquée de l’Inde, Jama Masjid, édifié en 1650, une vaste cour pavée, une grande porte entourée de cinq arcades de part et d’autre, trois dômes dorés, le tout flanqué de deux minarets.
Puis au Nord-Est le Fort Rouge, c’est comme un immense jardin avec de nombreux pavillons reliés entre eux par des canaux, à la fois utilitaires et décoratifs, dont l’eau provient de la rivière Yamuna.
Sans oublier les temples Hindous, disséminés un peu partout dans la ville, leur architecture est impressionnante, tant par la complexité des œuvres mais aussi par leurs couleurs et la richesse des sculptures.
Tout cela donne faim, surtout lorsque le soleil décline, les odeurs de grillades et d’épices excitent les papilles, il y a des marchands ambulants partout, la cuisine de rue fait partie du quotidien, la plupart des travailleurs, quel que soit leur rang social, viennent se nourrir aux mêmes endroits, un peu comme si les clivages culturels, religieux avaient momentanément disparu.
Comment résister à de juteuses brochettes du fameux poulet tandoori mariné au curcuma et arrosé de sauce aux épices garam masala, ail et cumin dans un pain nan…
Il faut d’abord faire abstraction de l’aspect douteux des lieux, de la propreté ambiante, il est sûr qu’un estomac fragile et non préparé ne résistera pas longtemps à ce traitement.
Une chose est certaine, si vous ne prenez un minimum de précautions, toutes sortes d’ennuis gastriques vous guettent, je vous conterais cela plus loin mais est-ce en Inde ou au Népal ? Je ne sais plus, par contre ce que je sais c'est que j’ai eu droit à ce que l’on appelle une « amibiase intestinale », c’est long et très désagréable avant de pouvoir remanger un peu de tout.
Ce sont les risques du voyage, il ne faut pas s’empêcher de faire quoi que ce soit, si vous avez peur de tout, restez chez-vous !…
Parlons des odeurs, si dans nos sociétés aseptisées nous concevons des multitudes de parfums pour toutes les occasions et des désodorisants pour revenir à l’air sans odeur, en Inde vous passez votre temps a vous demander « quelle est cette odeur ? »
Des odeurs d’épices, des odeurs d’encens, des odeurs douteuses, des odeurs fétides, des odeurs épouvantables, tout cela se mélange parfois, bref un pot-pourri d’odeurs.
Il y en une que nous avions remarqué, assez particulière, loin d’être désagréable, bien au contraire elle ressemblait un peu à du poulet grillé, même s’il n’y avait pas de barbecue dans les environs, parfois envahissante, mêlée de fumée de feux de bois, il nous a fallu plusieurs jours pour comprendre son origine.
Les rivières sont des lieux mystiques, souvent aménagées pour y faire les ablutions rituelles, l’eau jouant un rôle purificateur dans la religion hindouiste, certains viennent simplement se laver le corps, les dents ou leur linge, de quoi surprendre, mais ce n’est pas tout.
Lors d’une promenade sur les bords de la rivière Yamuna, une des sept rivières sacrées de l’Inde, nous remarquions un attroupement autour d’un grand feu, intrigués, nous nous sommes dirigés vers lui et l’odeur était présente, voulant en connaître la provenance nous nous sommes approchés suffisamment pour surplomber les lieux.
Cela semblait un rituel ou plusieurs personnes étaient en transe, d’autres priaient, mais ils étaient tous très bien habillés.
Le feu était assez gros, un tas de bois rectangulaire de deux mètres sur un, d’une hauteur d’un mètre qui fumait abondamment.
Il nous a fallu un bon moment pour le réaliser mais quelle ne fut pas notre surprise de voir dépasser du brasier...deux pieds et en aiguisant notre vision nous pûmes reconnaître...un corps humain, allongé, c’était un défunt et l’odeur de poulet grillé n’était rien d’autre que l’odeur de la chair humaine qui grillait…
Après cela, vous ne voyait plus les choses de la même façon, malgré tout le séjour a Delhi fut un des meilleurs.