Katmandu
Au Népal on porte tout sur son dos selon une technique très particulière, la charge est accrochée à une sangle qui passe par le dessus du front. Légèrement penché en avant, ils sont ainsi capables de porter jusqu’à soixante-dix pour cent de leur propre poids sur des terrains accidentés et sur de longues distances.
Il faut savoir que dès l’âge de dix ans la plupart des enfants apprennent à porter de cette façon, leur régime alimentaire est tel qu’ils n’ont aucune graisse inutile et ils marchent toujours à la même vitesse, soit environ trois kilomètres à l’heure, ce qui peut paraître lent, mais rappelez-vous le vieux dicton « qui veut voyager loin, ménage sa monture » et ils l’appliquent à la lettre.
Beaucoup de ces porteurs font office de sherpa durant l’été, ce qui peur permet de gagner de quoi faire mieux vivre leur famille, cette activité s’est développée avec l’arrivée des touristes amateurs de trekking et d’alpinisme.
Souvent exploité, comme des animaux, supportant de lourdes charges pour un salaire de misère au risque d’y laisser leur peau.
Depuis, la profession s’est structurée et leurs conditions s’améliorent, mais cela reste un métier dur et difficile.
Malgré tout, c’est une coutume que de porter ses affaires de cette façon.
Je ne vous conseille pas d’essayer, vous risqueriez de vous blesser ou d’attraper un torticolis.
La rue était une jungle, un trafic tumultueux, désordonné, pas de stop, pas de lumière de circulation et tout cela se croisaient et s’entrecroisaient dans un concert de klaxon et de son de clochette, étant donné que Katmandu était devenu en quelque sorte le pôle d’attraction pour hippies et amateurs de trekking, cela attira toute sorte de gens et qui dit touriste, dit commerce, dit mendicité, dit rapine, etc...
La rue était aussi un lieu de rencontre, d’échange culturel et de jeux pour tout âge, une sorte de cour de récréation pour tous.
Les animaux faisaient aussi partie du décor, poules, chiens errants, vaches, cochons, chèvres et autres.
Pas de poubelles, donc la rue devient vite un immense dépotoir, il n’était pas rare de voir une personne jeter ses ordures, cracher ou uriner en pleine rue.
Quelle ne fut pas ma surprise un jour, de voir une mère, accompagnée de deux de ses enfants, s’arrêter, s’accroupir et faire ses besoins à même le caniveau, puis reprendre son chemin tout naturellement.
Mais il y a aussi tous ces petits commerces ou l’on trouve de tout, de vraies cavernes d’Ali Baba, c’est là que j’y ai trouvé un de ces bandeaux de papier que l’on enroule dans les moulins à prière.
Les écritures étaient faites à la main en alphabet Devanagari, au-delà du message spirituel, c’était de toute beauté sur le plan purement calligraphique et je n’ai pu résister à en acheter un, au prix fort, bien entendu.
" आकाशमा कुनै सीमा छैन "
On y rencontrait aussi des barbiers, utilisant l’eau des caniveaux pour rincer leurs ustensiles de même que le visage du rasé...des cireurs de chaussures et des enfants, beaucoup d’enfants qui jouaient ou qui mendiaient, toujours souriants…
Et que dire des odeurs, parfois agréables, parfois épouvantables ou se mêlait l’encens, omniprésent, dû aux six cents temples disséminés un peu partout dans la ville.
L’architecture, d'aspect médiéval, souvent délabrée, donnait un cachet particulier à la ville de Katmandu, les influences viennent principalement des cultures bouddhistes et hindouistes en provenance des Indes, par contre, très peu de la Chine.
La plupart des bâtiments étaient faits de briques et de bois avec beaucoup de sculptures autour des portes, des fenêtres et des poutres qui relient les parties saillantes des toits, les artistes népalais savaient travailler le bois, c’est indéniable et c’est ce qui donnait un côté pittoresque à l’ensemble.
Il faut reconnaître que la ville et sa population étaient très photogéniques.