Pokhara - Katmandu
Quelque deux cents kilomètres entre les deux, cela peut paraître peu mais ne vous y trompez pas, ce sont des kilomètres de montagne sur une route d’un état douteux, chaotique et très fréquentée par les bus surchargés et les camions très colorés.
Le paysage est magnifique, les villages pittoresques, avec une vitesse moyenne de trente kilomètres par heure on pense qu’on a le temps de regarder le paysage, ce serait faisable si la circulation et l’état de la route le permettaient, malgré tout notre vaillante 2 CV s’en tire très bien et nous avons pris le temps de nous arrêter, pour la laisser reprendre son souffle… ;-)
Katmandu : ville bruyante, grouillante de vie ou piétons, cyclistes, rickshaws, motos, voitures, camions et bus se frayent un passage au milieu de cette cohue qui rappelle les villes indiennes.
Une foule très cosmopolite et colorée où se croisent hindouistes, bouddhistes et bien d’autres. La cohabitation se passe sans heurt, il est même fréquent, bien qu’ils aient chacun leurs propres lieux de prière, de voir des bouddhistes et hindouistes prier ensemble.
Comme je le précisais précédemment, il y avait beaucoup de temples, la plupart étaient en bois et avaient des sculptures qui pourraient heurter l’âme sensible des puritains.
Il faut reconnaître que voir des figurines représentant toutes les positions du "Kamasutra" de part et d’autre des portes du temple à de quoi surprendre le chrétien moyen, plutôt habitué à une certaine retenue quand on parle de sexe, surtout sur ou à proximité des églises et cathédrales.
Il semble que les hindouistes soient un peu moins hypocrites que nous sur le sujet...;-)
La tradition dit que c’est pour éprouver la foi des pratiquants, par contre elles faisaient l’objet de beaucoup d’attention de la part des Occidentaux qui prenaient moult photos en souvenir de leur passage, pour alimenter leur imagination ou pour approfondir leur culture en la matière… ;-))
Pashupatinath, haut lieu de l’hindouisme népalais, c’est un édifice religieux, situé à quelques minutes de Katmandou, le long de la rivière sacrée Bagmati, chaque année des millions de pèlerins le fréquente. On l’appelle "la Bénarès du Népal", c’est en ces lieux que se pratiquent beaucoup de crémations du matin au soir.
Je me souviens de la journée ou nous avions prévu de visiter le site, à notre arrivée il y avait une musique, dont la mélodie très courte était reprise à l’infini par trois musiciens, assis sur les marches du temple. Ils jouaient, sans relâche, sans prêter attention à tous ces pèlerins qui défilaient devant eux. L’aspect lancinant de cette incantation nous avait captivés à tel point que nous sommes restés là, à les regarder, les écouter, sans broncher, combien de temps ?
Nous n’avions plus conscience du temps.
Nous étions comme hypnotisés par ce ballet incessant au rythme de cette musique, je crois que ce qui nous a réveillés, ce fut cette odeur caractéristique, cette odeur difficile à oublier, loin d’être désagréable mais dont l’origine ne laisse pas indifférent… Celle des crémations…
Après l’ambiance hindouiste, l’ambiance Bouddhiste, à l’instar du temple de Bodnath, le stûpa blanc avec les yeux de Bouddha, qui est situé proche du centre-ville de Katmandu, donc très fréquenté par les touristes, il y a Swayambhunath, un des plus anciens et le plus saint des sites bouddhiste de la région, il est situé sur une colline à l’ouest de la ville, on l’appelle aussi le « temple des singes » du fait du grand nombre de ses animaux qui semblent en être les gardiens.
On y accède par trois cent soixante-cinq marches du côté Est, on passe devant le Vajra doré entouré de deux lions, une grande sculpture de bronze qui symbolise le caractère fort de l’esprit en soi et de l’Éveil.
Arrivé au sommet on commence une série de processions autour du grand stûpa, très important, dans le sens des aiguilles d’une montre.
Sur chacun des quatre côtés a été peinte une paire de grands yeux, ils représentent la Sagesse et la Compassion, au-dessus de chaque paire d’yeux se trouve un troisième œil.
Les pèlerins viennent réciter leurs mantras et faisant tourner les moulins à prière qui se trouvent tout autour du stûpa, la aussi il est très important de les faire tourner dans le sens des aiguilles d’une montre avec la main droite, d’où la déambulation circulaire vers la droite…
Cela libère l’énergie positive, accumulée dans les textes sacrés gravés sur les rouleaux et dans les rouleaux, en une seule rotation cela permet de lire beaucoup de ces mantras. La croyance populaire veut que les rotations éloignent les esprits mauvais et les maladies et accordent la protection et le mérite.
Le nombre et la taille des moulins a prière autour du temple peut paraître impressionnant mais il y a aussi les drapeaux de prière, Lungta « chevaux du vent » qui pendent et flottent au vent, Selon les disciples du bouddhisme, lorsque souffle le vent, il caresse les formules sacrées et les disperse dans l’atmosphère, elles sont transmises aux dieux ainsi qu’à tous ceux qu’il touche dans son voyage et sont aussi utilisés pour apaiser les esprits des montages.
Il y a cinq éléments essentiels, la terre, l’eau, le feu, l’air et l’espace et chaque couleur représente un des cinq éléments. C’est peut-être la raison pour laquelle on en trouve partout, pas simplement sur les temples mais aussi sur les toits des maisons, lors de balade en montagne, sur les ponts qui enjambe les torrents, c’est une façon de se protéger contre les démons mais c’est aussi utilisé pour promouvoir la paix, force et compassion.
C’est un concept que l’on devrait promouvoir partout dans notre monde…