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Publié par Cire Cassiar

Planeur stratosphérique "Perlan"

Dans mes rêves les plus fous, je volais au raz du plafond d’une salle de cours tout en regardant le professeur gesticuler et vociférant l’ordre de descendre rejoindre mes camarades de classe, pendant qu’eux rigolaient à gorge déployée.

Parfois je me voyait courir vers ces tourbillons de poussière, vous savez ! Ceux que l’on voit l’été dans les champs, les bras tendus comme les ailes d’un pélican maladroit qui tente un décollage et sentant la poussée verticale de l’ascendance thermique, j’entamais un virage serré pour monter dans le ciel, comme un oiseau de proie, un oiseau voilier.

Mes parents, voyant mon grand intérêt pour tout ce qui volait, planait ou virevoltait, m’inscrivirent à un cours de modèle réduit de planeur;

Pour la construction du premier modèle, j’eu la chance d’avoir un moniteur passionné, un de ces rares qui ne compte pas leur temps, il détecta chez moi l’intérêt pour tout ce qui est hors du commun et instinctivement me proposa de concevoir une maquette unique, un design de son cru, nous l’avions baptisé « Erik ».

Le jour du premier vol, l’enthousiasme était à son comble, ce fut la révélation, en le voyant planer gracieusement, immédiatement je voyais dedans…

Après quelques séances de vol de mon super planeur, je traînais régulièrement mes pieds autour des avions et, un jour pas comme les autres, quelle ne fut pas ma surprise, de me voir proposer un tour en avion au-dessus de ma ville natale, mon sang ne fit qu’un tour que j’étais déjà assis aux côtés du pilote; Il s’appelait « Séguy » et était pilote remorqueur de planeur au club de Béziers, lui aussi, en me voyant glaner autour de toutes les machines volante du club,  avait certainement détecté cette passion dévorante pour tout ce qui vole.

C’était l’époque où on ne demandait pas l’autorisation aux parents, les choses se faisaient à l’instinct, tout naturellement.

Ce fut un peu avant le coucher du soleil, l’air y était calme, une légère brume provenant de la mer donnait au paysage le flou artistique que recherchent parfois les photographes, je reconnaissais chaque détail, chaque route, chaque rue, chaque maison, c’était extraordinaire, magique...ce fut le plus beau jour de ma vie;

Les maisons étaient comme des jouets, le paysage un immense patchwork dans lequel serpentaient des routes et les voitures miniatures. Tout était devenu beau, les usines, les chantiers et les décharges publiques.

De retour sur le plancher des vaches, mon esprit encore à mille pieds au-dessus de la surface, je n’avais plus qu’une idée en tête, devenir « Pilote ».

Je ne sais pas si je l’ai remercié comme il se doit, mais une chose est certaine, je suis sûr qu’il l’a été en voyant cette flamme brillant de mille feux dans mes yeux et ce sourire radieux, béa...

À seize ans, j’eu la chance de me voir offrirent mon baptême en planeur par mes parents; eux aussi avaient dû remarquer cette passion, qui me dévorait, pour tout ce qui vole et virevolte et je dois leur rendre grâce d’avoir fait des sacrifices, parce que je suis convaincu qu’ils ont dû économiser sou après sou pour y arriver et nous étions bien loin d’être riche.

C’était sur le petit aérodrome d’Argeliers, ne le cherchez pas, il a disparu, tracté par un avion remorqueur sur une piste en herbe, quoique herbe est un bien grand mot, on devrait parler plutôt de cailloux et chiendent.

Pendant que nous montions au-dessus des vignes, je vis notre remorqueur battre des ailes, suivi d’un claquement sec et de l’image du câble de remorquage qui fouettait devant moi en s’éloignant.

Puis ce fut le silence avec un léger bruit de fond, le pilote, silencieux, me laissa contempler le paysage quelques minutes ensuite il me demanda de serrer mes ceintures et de bien me tenir aux poignets situés de part et d’autre de la cabine, une fois fait, je vis aussitôt l’horizon disparaitre, basculer un coup à droite puis un coup à gauche, je me sentis tout léger puis l’instant d’après je me sentais lourd et voyais le sol en plein parebrise pour ensuite revenir en vol normal. Loin d’être effrayé ou malade, ces premières sensations, renforcèrent ma détermination.

Qui n’a jamais rêvé de voler ? Mais de là à passer du rêve à la réalité parfois la marche peut paraître haute et beaucoup passent leur vie à continuer de rêver.

Maintenant pourquoi ne vont-ils pas jusqu’au bout de leur rêve ? À cette question simple il y a une multitude de réponses.

Le temps, l’argent, la famille, les études, les soucis financiers, les appréhensions, les préjugés, le travail, l’entourage, le courage, la confiance en soi et j’en oublie certainement, bref tous ces facteurs qui freine ou bloque le désir.

La plupart d’entre eux peuvent être éliminé après de courtes réflexions, les autres demandent parfois plus de temps, mais en réalité, rien ne vous empêche au moins d’essayer et lorsque vous y aurez gouté, vous pourrez dire « C’est aussi chouette que dans mes rêves » et si par hasard vous n’êtes pas convaincu, vous aurez au moins essayé et si vous n’avez pas les moyens, au moins vous y aurez gouté et vous saurez ce que c’est de voler et peut-être qu’un jour...on ne sait ce que l’avenir vous réserve…

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