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Publié par Cire Cassiar

Istanbul - Ankara

L’Empire Byzantin, Constantinople, la Mosquée bleue, la basilique Sainte Sophie, le Bosphore la frontière entre l’Europe et l’Asie, que de noms illustres.

On y retrouve des vestiges de toutes les époques, de toutes les civilisations, romaines, grecques, ottomanes.

Cette ville a marqué les esprits, par son faste d’antan et pour preuve ne dit-on pas, lorsqu’il y a opulence et un luxe débordant ?... « c’est Byzance » ;

Istanbul est une mégapole, grouillante de population multiethnique où se côtoient toutes les religions dans un dédale de rues et de ruelles.

Il y a du monde partout et tout le temps, principalement à cause des Bazars et marchés qui s’installent dans les rues un peu partout et tous les jours, ce qui rend la circulation difficile et étouffante.

On ne pouvait passer à côté de la visite de la Mosquée bleue, sans conteste une des plus belles que l’on peut encore visiter, que vous soyez croyant ou non.

Réputée pour ses vingt mille céramiques à dominante bleue, ce qui lui a donné son nom, elle fut la deuxième au monde à posséder six minarets et fut pour cela le point de départ pour les pèlerins à destination de La Mecque, dont la mosquée possède maintenant sept minarets.

Elle est dotée d’une immense coupole, de vingt-trois mètres de diamètre, supportait par d’immenses piliers, la cour extérieure est aussi grande avec sa fontaine centrale entourée d’une multitude d’arcades.

Il faut reconnaître que c’est une œuvre architecturale hors pair qui mérite de s’y attarder.

On nous avait aussi indiqué l’adresse d’une petite auberge, dans les environs de Sainte Sophie, ou l’on y servait du « pudding au haschisch ».

Je vois d’ici tous les lecteurs, le sourire aux lèvres, et bien détrompez-vous, ce n’était que pure curiosité de notre part.

Le local était, comme vous vous en doutez, très enfumé, musique planante avec toutes sortes de faunes venus de tous horizons et tous semblaient décontractés, malgré cela on pouvait y déguster un café turc ou un thé accompagné de pâtisserie et autres douceurs.

La foule et la sensation d’oppression nous incitèrent à poursuivre notre route.

Le matin du départ, quelle ne fut pas notre surprise de retrouver le stock, qui était resté attaché sur toit, pendre de chaque côté du véhicule, au bout de la chaîne. Fort heureusement ils n’avaient pas réussi à la couper ou peut-être avaient-ils été dérangés, nous n’avions, à déplorer, qu’une déchirure de la toile du toit. Ils avaient dû essayer de pénétrer mais la galerie solidement fixée les en avait empêchés. Merci à notre mécanicien bricoleur, sans son ingéniosité nous n’aurions peut-être plus rien trouvé à l’intérieur.

Direction Ankara, la capitale de la Turquie, 450 km à parcourir… de route pour le moment.

Les cent premiers nous avons longé la mer de Marmara jusqu’à Izmit.

Route Turquie centrale
Route E80 en Turquie

La Turquie est un pays très montagneux, la circulation sur la route principale y est assez dense, nous y croisions beaucoup de Land Rover, Combi Volkswagen, 2CV camionnette et autre véhicules touristiques mais aussi beaucoup de camions locaux et de semi-remorques internationaux.

La plupart du temps ces derniers circulaient en convois de deux minimums, si l’un d’eux tombait en panne et qu’il ne pouvait réparer, l’autre chargeait tout ce qu’il pouvait dans le camion valide et ils continuaient leur chemin en sachant très bien que ce n’était pas la peine de revenir le chercher. La cargaison serait vraisemblablement vandalisée et le camion désossé.

Il n’était pas rare de voir des carcasses de véhicules en tous genres sur les bas-côtés, tout ce qui avait pu être démonté l’était…

J’avoue que ce n’était guère rassurant pour notre fringante deudeuche, on nous avait même prévenus que si d’aventure il nous arrivait un accident, si le véhicule était encore apte à rouler, il valait mieux ne pas rester sur place et foncer directement vers une gendarmerie.

La rumeur voulait que dans certaines régions reculées, quelques étrangers aient été lynchés par les populations locales.

Donc vous pouvez vous imaginer que nous étions sur nos gardes et que dès qu’un camion turc un peu trop entreprenant s’approchait de trop près, nous n’hésitions pas à le laisser passer ou à bifurquer, quitte ensuite à faire demi-tour.

On nous avait mis en garde sur le comportement de certains routiers turc qui pourraient ne pas hésiter à vous pousser hors du chemin, histoire de vous détrousser par la suite.

Bref on nous avait présenté les Turcs un peu comme des sauvages sans scrupule.

Même après toutes ces années, je me demande encore si ce n’était pas une légende routière…

Quoi que… je me souviens, dans les routes de montagne entre Istanbul et Ankara, une journée grise, la circulation était devenu plus éparse, deux camions nous suivaient depuis un bon moment, l’un d’eux profita d’une légère pente pour accélérer et nous doubler.

Jusque-là, rien d’anormal, notre 2CV en avait plein les pattes et avait peine à aller plus vite que lui.

Ainsi nous nous sommes retrouvés entre les deux, au début nous ne pensions pas à mal mais force était de constater que celui qui était devant, au lieu de nous distancer, semblait ralentir à une allure qui permettait au suivant de nous rattraper.

Le doute, les soupçons, les histoires que nous avions entendus refirent surface, un œil dans le rétroviseur, un œil sur la route et sur le camion de devant.

Pendant un certain temps, je me poser de sérieuses questions, seuls quelques rares véhicules nous croisaient et de surcroît il n’y avait pas de carrefour, ni de village dans les environs immédiats.

Nous étions en fâcheuse posture, sans porte de sortie.

Les minutes passaient et je voyais bien que nous étions pris au piège entre les deux, je m’attendais à tout moment voir ralentir le premier tout en restant au milieu de la route, je ne sais pas s’il jouait pour vrai au chat et à la souris ou s’il voulait nous effrayait, histoire de renforcer les rumeurs qui circulaient à leur sujet.

Fort heureusement une Land Rover nous rattrapa et vint se coller derrière le deuxième qui se décida à nous doubler, j’en profitais pour ralentir et me laisser doubler par la Land Rover qui nous fit, tout sourire, de grands signes en passant puis j’ai ccélèré au maximum pour leur coller au train le plus longtemps possible, la deudeuche donnant tout ce qu'elle avait dans le ventre.

De cette façon, je pensais qu’ils n’oseraient pas s’en prendre à deux véhicules en même temps.

Je dois avouer que pendant toute la traversée du pays, nous guettions chaque camion, ils devenaient tous douteux à nos yeux, je ne saurais dire si c’était mon imagination qui m’avait joué un tour ou si nous étions réellement passés à côté de bien mauvaises surprises.

Quoi qu'il en soit nous foncions vers Ankara, la capitale, située dans l’Anatolie, moins grande qu’Istanbul mais tout aussi impressionnante.

Ataturk la choisit pour capitale à la place d’Istanbul, histoire de rompre radicalement avec l’ancien régime.

C’est une ville où se côtoie, tout comme à Istanbul, le moderne et l’ancien, à cette époque l’urbanisation avait été mis de côté et des bidonvilles poussaient de tous bords, tous côtés..

Mosquée Ankara
vue de l'hotel à Ankara

Il restait néanmoins quelques monuments de valeur, dont la citadelle ottomane, Anitkabir, le mausolée d’Ataturk ou la mosquée de Kocatepe.

Comme pour Istanbul, nous avons dormi dans un hôtel du centre-ville, pendant que je terminais l’inscription à la réception, M.A (ma compagne) décida d’aller faire un petit tour à l’extérieur, elle voulait s’imprégner de l’ambiance locale.

Une fois terminé, je pris le chemin de la sortie et à peine arrivé sur le trottoir, je la vis revenir précipitamment, l’air effrayé, derrière elle, deux gars du cru lui couraient après, accompagnés d’une voiture qui longeait le trottoir, nous nous sommes jetés à l’intérieur de l’hôtel et je revois encore les deux gars faire demi-tour et monter dans la voiture puis disparaître dans le flot de circulation. Pour ce qui est de l’ambiance locale, elle avait été servie.

Il faut admettre qu’à cette époque, la traite de blanches était déjà monnaie courante et que M.A, jeune et jolie blonde, se remarquait très bien dans le décor local.

De plus, avec le flot continue d’Européens et Européennes en quête d’aventure, ils n’avaient pas besoin d’aller les chercher loin, elles venaient chez eux…

Les drogues de toutes sortes faisaient certainement des ravages dans les rangs des routards, les disparitions étaient fréquentes.

À partir de ce jour, elle ne chercha plus à se promener seule.

Ce soir-là, nous sommes restés dans les grands boulevards fortement éclairés et, à regrets, nous n’avons que très peu visité la ville.

Il faut reconnaître qu’à cette époque la Turquie avait une bien mauvaise réputation à l’égard des étrangers et plus particulièrement les touristes comme nous.

Rappelez-vous le film « Midnight Express » qui présentait la Turquie comme un pays violent, j’imagine qu’il était à l’origine de nombreux préjugés racistes injustifiés à leur égard et que nous sommes tombés ingénument dans le panneau.

Préjugés que nous aurons l’occasion de faire tomber lors du voyage retour.

Malgré cela, Ankara, nous laissera un souvenir amer et nous n’y resterons qu’une seule nuit.

Dans tous les cas nous devions bouger, si nous voulions traverser les hautes montagnes avant les grands froids.

Il y avait eu, quelques jours avant, des chutes de neige et nous ne voulions pas rester bloquer durant l’hiver dans un pays où nous doutions de l’hospitalité de ses hôtes.

 

à suivre…

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E
vous avez bien fait de frapper à la porte de la communauté " j'écries, tu écris....une première approche de votre blog et j'aime énormément! bienvenue
Répondre
C
Merci de votre accueil, les commentaires sont toujours les bienvenus.