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Publié par Cire Cassiar

La liberté, un concept bien étrange… En fait, sommes-nous réellement libres ?

La liberté est un postulat qui peut se définir comme étant la possibilité d’action et de mouvement sans restriction, mais c’est aussi l’état d’une personne qui n’est, ni prisonnière, ni sous la tutelle d’une autre et peut donc agir selon sa propre volonté et de façon spontanée.

Il existe plusieurs grandes formes de liberté telles que :

La liberté naturelle, individuelle, civile ou politique

Le terme « liberté » les regroupe sous un même toit.

La liberté dite « naturelle » est régie par les lois naturelles mais force est d’admettre que si nous parlons de loi cela implique des contraintes, même si elles sont naturelles.

La liberté individuelle, celle-ci permet à tout individu d’utiliser sa liberté de mouvement et d’agir selon sa conscience en fonction de l’environnement et sans pour autant nuire à autrui.

La liberté civile, elle, est régie par des lois établies par la société dans laquelle vit un individu et permet à ce même individu d’agir sans pour autant contrevenir auxdites lois.

La liberté politique, par contre, donne un certain pouvoir à un individu d’utiliser sa liberté d’association, de s’affirmer au sein d’un groupe tout en exerçant sa liberté d’expression et de conviction sans pour autant forcer l’autre à adhérer à une quelconque idéologie.

On comprend très vite qu’à partir du moment où l’homme vit en société il ne peut y avoir de liberté pleine et entière, de liberté totale. Il ne peut y avoir de vraie liberté que lorsque l’homme est seul, dès lors où nous vivons en compagnie ne serait-ce qu’avec un autre individu (e), nous devons partager l’espace en deux, donc brider notre propre liberté. Nous ne pouvons aller dans l’autre moitié sans risquer de grignoter la liberté de l’autre.

La plupart des conflits mondiaux sont territoriaux, il y a les frontières naturelles et les frontières politiques et bien souvent ces dernières ne respectent pas les premières, ce qui brime la liberté de certains groupes et occasionnent des tensions internationales débouchant immanquablement sur des conflits.

Deux voisins, séparés par une clôture vétuste, celle-ci doit être remplacée due à son âge, hors cette clôture se trouve sur le terrain d’un des deux voisins, donc un seul est manifestement responsable du remplacement.

Si par malheur celui qui la remplace met un ou plusieurs poteaux sur le terrain du voisin il s’ensuit immanquablement un conflit territorial pour déterminer la place exacte de chaque poteau.

Quelques-uns feront appel à leur bon sens et l’affaire sera réglée de facto mais la plupart du temps, il faudra au minimum faire venir un arpenteur pour s’assurer de ne pas dépasser la ligne, mais qui va payer la facture ? De plus, imaginez que lors de la vérification, il s’avère que la nouvelle ligne est en défaveur du plaignant, vous imaginez les rapports entre voisins et cela pourrait même aller jusque devant les avocats…

Dans une société hyper-structurée comme la nôtre, avant de pouvoir prendre une décision ou de poser un geste, nous devons tout analyser dans les moindres détails afin de nous assurer de ne pas empiéter sur l’espace des autres, hors la vie libre suppose que l’on prenne sans cesse des décisions, d’où la difficulté ou la lenteur de nos sociétés modernes à prendre des décisions.

Avant de pouvoir mettre une statue sur la place publique, cela demande de nombreuses consultations avant de prendre une décision, souvent bloquer par des opposants, à tort ou a raison, qui obligent à faire appel à des spécialistes pour faire une étude de faisabilité.

Étude qui sera analysée, chiffrée, présentée à nouveau en débats publics puis proposée au vote pour ensuite passer aux soumissions avant de pouvoir donner la première pelletée de terre.

Si le projet ne tombe pas dans les oubliettes, tout cela peut prendre des mois avant de voir le jour.

Même si la statue est justifiée, même si le budget est raisonnable, même si la place est parfaite, il y en aura toujours pour reprocher qu’elle soit trop grande ou qu’elle n’est pas orientée correctement…

Vous comprenez pourquoi les choses prennent de plus en plus de temps, à partir du moment ou l’on veut respecter la liberté de chacun, il faut prendre le temps de vérifier les arguments de tous et se plier à la majorité.

C'est la liberté civile ou la démocratie ! Mais ça c'est autre débat...revenons à nos moutons…

Si nous remontons notre propre temps, nous verrons que la notion même de liberté est très relative, durant notre enfance ne sommes-nous pas sous la tutelle de nos parents, de nos professeurs ? À l’âge ou nous devons voler de nos propres ailes vers cette liberté que nous pensions avoir atteinte, ne devons-nous pas travailler pour vivre, travailler avec d’autres individus dans des organisations structurées avec des règles bien établies ?

Dans une société civile moderne, nous pourrions penser que seule la prison peut priver un individu de cette liberté. Erreur ! Nous pouvons la perdre dans une structure telle que : une entreprise, une administration publique, une association politique, sportive ou religieuse… Dès que nous en acceptons les règles ou les interdits, plus le temps passe, plus il devient difficile de vivre en dehors des dites règles.

Que vous soyez Chrétien, Marxiste, Maoïste, Musulman, Socialiste, Militariste, Végétarien, Bouddhiste, Communiste, Supporter, Capitaliste, Totalitaire quelle que soit la communauté à laquelle vous adhérez, vous n’êtes pas libre de dire tout ce que vous pensez. D’accord ou pas, vous devez accepter les règles communes, même au détriment de « votre »

.

Une société à besoin de règlement pour éviter l’anarchie mais l’excès de règlement abouti inéluctablement à la privation graduelle des libertés individuelles, mais dans ce cas pourquoi l’être humain ressent-il le besoin de mettre des règlements partout ?

Et bien principalement pour sa « Sécurité »…

Le problème réside dans le fait que nous voulons à la fois la « liberté » et la sacro-sainte « sécurité ». Or plus nous mettons l’accent sur la sécurité, moins nous avons de liberté.

Plus on sécurise un espace, plus on le restreint par des limites de plus en plus contraignantes.

Vous pouvez vivre en parfaite sécurité dans un château fort ou un bunker, il n’en est pas moins évident que vous êtes prisonnier dans ce même château fort ou bunker, puisque vous n’êtes pas libre d’aller à l’extérieur aux risques de nuire à votre propre sécurité.

Ce qui veut dire « qu’il ne peut y avoir de liberté sans risque ».

La sécurité devrait être une affaire de bon sens, pas de règlements, malgré cela on dit que la liberté de l’homme commence là ou s’arrête celle d’autrui et pour cela nous mettons en place des règlements.

Plus nous avançons dans le temps, plus nous créons de règlements. Plus nous en créons, plus notre marge de manœuvre diminue, viendra un temps où nous ne pourrons plus rien faire, nous allons étouffer sous les règlements de crainte de contrevenir à un quelconque règlement.

C’est ce que l’on appelle l’état de droit, le terrain de jeu des avocats et des juristes.

Voyez ce que nous dit le « Traité de Lisbonne » des pays signataires de l’Union Européenne, ils parlent de :

« L’attachement aux principes de la liberté, de la démocratie et du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales et de l’État de droit ».

Ils parlent bien de liberté et des libertés fondamentales mais ils terminent par « L’état de droit ».

Qui dit « état de droit » dit règlement parce qu’il ne peut y avoir d’État de droit sans que le législateur ne soit engagé par les textes dont il a lui-même proposé l’adoption.

La plupart des règlements briment la liberté des minorités, dans ces cas il convient de l’amender, de formuler des exceptions, d’encadrer des autorisations exceptionnelles, de préciser les cas de figure ou de laisser la possibilité au législateur de statuer sur une dispense discrétionnaire.

Les coûts et le poids administratif de tous ces règlements à gérer sont tels que nos sociétés modernes se dirigent droit vers un mur et le pire avec le consentement de tous. Le système bureaucratique à tellement d’inertie qu’il devient de plus en plus difficile de donner un coup de barre pour éviter le pire sans provoquer de dommages collatéraux.

Quel politicien serait assez fou pour déréglementer afin de proposer plus de liberté ? Au moindre incident mettant en péril ne serait-ce qu’une vie humaine, il serait ostracisé sur la place publique et la majorité, immanquablement, voterait pour celui qui défendrait notre sécurité. Mais à quel prix ?….

Et oui ! La sécurité à un prix, pas simplement pécunier, c’est le prix de notre liberté.

Les plus optimistes diront qu’il existe malgré tout un espace de liberté, un espace où nous sommes totalement libres, un espace que nous sommes seuls à occuper, un espace où nous pouvons nous exprimer sans aucune restriction, un espace où nous pouvons nous réfugier quand nous le voulons sans risquer de déranger qui que ce soit, un espace qui n’a aucune limite, un espace où on peut même s’y perdre tellement il est grand…

La pensée : c’est un fait, nous sommes libres de penser et ça, personne ne peut nous l’enlever.

Un prisonnier, privé de toutes ses libertés fondamentales et malgré tout libres de penser et c’est bien ce que tous les inquisiteurs ou autres tortionnaires de ce monde ont combattu avec tant d’acharnement mais n’ont jamais réussi à asservir et c’est souvent ce qui les enrage et les affaibli. Un seul libre penseur et leur pouvoir vacille.

Certains prisonniers, privé de tout et même de lumière ont été capables en pensée de recréer le clavier d’un piano afin de continuer à jouer mentalement des airs complexes, d’autres s’entraînaient aux échecs, écrivaient des poèmes virtuels ou simplement s’imaginaient se promenant dans la campagne. Seule la pensée permet à un individu doté de volonté et de désir de liberté de résister à de tels traitements.

Nombreux sont les exemples de prisonniers libérés, après de longues années de réclusion, capable de reprendre une vie normale et parfois même d’exceller dans leur domaine.

Loin de moi l’idée qu’il faudrait enfermer les humains pour qu’ils deviennent meilleurs, mais il faut reconnaître que la contrainte force l’imaginaire.

Certains hommes choisissent la liberté individuelle, l’isolement volontaire, navigateur solitaire, moine bouddhiste, explorateur polaire, trappeur, quel qu'il soit, tôt ou tard le monde les rattrape…

Libre à vous de penser que vous êtes libre, mais ne soyez pas dupe, notre liberté est toute relative.

Imaginez que vous êtes seul sur la planète, vous n’avez a priori aucune limite territoriale, sociale ou morale, vous n’avez rien à partager, vous rien à demander, vous n’avez qu’à vous servir et aller là où vous le voulez, quand vous le voulez. Vous pouvez vivre comme vous le voulez, selon votre propre rythme, selon vos propres désirs (règles).

Si l’on ne s’attarde qu’à cela, on pourrait penser que c’est la vie de rêve ou l’imagination n’a pas de limite.

Détrompez-vous ! La liberté est tout ce qu’il y a de plus illusoire.

La liberté, est-ce uniquement un concept purement humain ? Inventé par les humains pour déterminer le champ de manœuvre de chaque individu, dans un milieu organisé, que l’on appelle société ?

Et si vous étiez seul, votre champ d’action se limiterait naturellement à vos capacités ; Évidemment celles-ci sont variables en fonction de chaque individu, certains ne seraient pas capables de traverser la rivière ou de gravir la montagne alors que d’autres pourraient traverser des continents ou des océans.

Imaginez que vous ayez de grandes capacités, que vous êtes capable de parcourir le monde en tous sens, vous resterez malgré tout prisonnier de votre territoire, votre pays, votre monde …on revient à la liberté naturelle.

En réalité, depuis la nuit des temps, l’être humain est en quête de cette liberté, c’est la raison qui le pousse à aller toujours plus loin, il a fouillé les continents les plus reculés, les plus hostiles, il a sondé les océans, il a appris à voler et maintenant c’est aussi la raison qui le pousse à aller vers les étoiles.

Mais alors !...L’univers a-t-il une limite ?

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